20 juillet 2022
RESTER SEUL, CELA S’APPREND !
bookmark_borderÉducation et ComportementeditPassion Véto
La solitude : un défi pour le chien
- des vocalisations (gémissements, hurlements, aboiements) qui gênent les voisins
- des comportements de mâchonnements (destructions des meubles, « vol » d’objets appartenant au propriétaire)
- ou de la malpropreté (émission de selles ou d’urine).
« Docteur, je vous assure ! Il sait qu’il a fait une bêtise ! »
Lorsqu’ils rentrent à leur domicile et découvrent les « bêtises » commises par leur animal en leur absence, beaucoup de propriétaires sont persuadés que le chien sait très bien qu’il a fait quelque chose de mal. Ce regard fuyant et cette posture recroquevillée dans le panier en sont la preuve !
Pourtant, la réalité est toute différente : le chien lit sur le visage de son propriétaire que celui-ci n’est pas content, mais il ne sait pas pourquoi. Par contre, il a appris que lorsque les humains font ce genre de tête, c’est inquiétant (le chien a peut-être déjà été puni dans des circonstances similaires) et qu’il vaut mieux s’éloigner.
Une étude célèbre, menée en 2009, a étudié ce « regard coupable » (guilty look en anglais) que les chiens font. La chercheuse a filmé le comportement de 14 chiens soumis au protocole suivant : le propriétaire donnait l’ordre au chien de ne pas manger une friandise laissée à disposition, puis sortait de la pièce. Lorsqu’il revenait, l’expérimentateur disait au propriétaire que le chien avait obéi ou qu’au contraire, il avait mangé la friandise. Mais, ce que l’on disait au propriétaire n’était pas toujours vrai.
En réalité, le « regard coupable » ne dépend pas du fait que le chien ait mangé ou non la friandise interdite, mais de ce que le propriétaire sait (ou croit savoir) du comportement de son animal : les chiens qui montraient le plus de « culpabilité » étaient ceux qui étaient grondés pour avoir mangé la friandise, même s’ils ne l’avaient pas mangée ! D’ailleurs, les chiens qui réagissaient le plus au fait d’être grondés étaient justement ceux qui avaient correctement obéi. On montre ainsi que le « regard coupable » n’est qu’une réponse à l’attitude du propriétaire et aux signaux que celui-ci envoie au chien, sans même s’en rendre compte.
Faire en sorte que l’isolement se passe bien
Punir un chien parce qu’il est anxieux en l’absence de ses propriétaires est donc à bannir. C’est inutile et contreproductif. Il vaut mieux apprendre au chien à rester seul, en considérant que l’isolement ne devrait pas durer plus de quatre heures par jour. En effet, si l’on habitue progressivement les chiots à la solitude pendant de courtes périodes de temps, ils pourront mieux supporter l’isolement à l’âge adulte.
Quel que soit son âge, il est recommandé de préparer le chien à ce qui l’attend. Les techniques qui consistent à partir sans que le chien ne s’en rende compte sont bien plus anxiogènes pour l’animal, qui finira de toute façon par comprendre que vous allez partir lorsqu’il entendra le tintement de vos clés ou qu’il vous verra mettre vos chaussures.
Mettez plutôt en place une routine avant votre départ : prévenez votre chien avec une commande vocale (toujours la même) et laissez lui de quoi s’occuper (des jouets à mâchonner sont une bonne option). Au départ, partez quelques minutes puis augmentez progressivement la durée. Cela peut prendre plusieurs semaines pour que le chien aborde la solitude sereinement.
Enfin, il ne faut pas oublier que beaucoup de chiens ne supportent pas la solitude car ils s’ennuient. Des chiens dynamiques, qui n’ont pas leur quota d’activité dans une journée, vont avoir tendance à explorer tout ce qu’ils trouvent dans la maison et donc à « détruire » des objets. Si vous devez laisser votre chien seul à la maison, pensez à lui faire faire une grande balade juste avant, pendant laquelle il aura pu se dépenser.
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